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Un arrière-goût des années 30 !

La période de l’entre-deux guerres en France fut propice au développement de ligues d’extrêmes droites antisémites et anti-bolchéviques. Cet activisme militant était le signe de la décadence avérée de la société politique de l’époque et dont la conséquence majeure fut la défaite de mai 1940 et l’armistice honteux qui s’en suivit. La poussée de fièvre hexagonale dont le point d’acmé fut le 06 février 34 était le principal symptôme d’une crise nationale profonde dont la IIIème République de l’époque ne se relèvera pas. La putréfaction avancée de la société française d’aujourd’hui tient ses nouvelles ligues avec l’émergence de groupuscules identitaires qui font irruption sur la scène médiatique au détour de la lutte contre le développement de l’Islam en France.

Les mêmes ingrédients, une société bloquée par l’oligarchie, des séismes économiques et financiers à répétition, la crise de la culture provoquent les mêmes effets, les relents de fin de l’Histoire ajoutant un arrière-goût de moisi et de déjà vu aux mouvements en cours et un coté furieusement has-been aux antihéros du bal tragique, une fois passé minuit… Des troupes dispersées et sans consistances, mais le même quadripartie qui roule vers l’abîme : des intellectuels isolés et aigris, souvent romantiques et toujours décadents en route pour le peloton d’exécution, des têtes brulées qui finiront sur le « front de l’Est » de demain, quelques escrocs au petit pied qui se recyclent au gré des opportunités du moment et fort heureusement une flopée de patriotes qui rejoindront celui qui incarnera le jour venu le salut de la Patrie.

Mille raisons en tous les cas quand on a encore un peu le sens de l’Histoire de ne pas condamner en bloc l’aventure identitaire sans se faire pour autant d’illusions sur ceux qui la représentent ou la rallie, ceux qui la font vivre ou espère en vivre mais en respectant ceux d’entre eux, vrais patriotes qui n’ont pas trouvé au jour d’aujourd’hui d’autres engagements que celui-ci pour entretenir leur patriotisme. Le cas d’espèce de l’occupation de la Mosquée de Poitiers (C’est aussi un triste signe de la fin de l’Histoire que de tenter de faire renaitre artificiellement la légende de Charles Martel à Poitiers) démontre néanmoins à loisir la nécessité d’une authentique démocratie locale qui donnera le dernier mot au riverains, habitants des cités et des agglomérations dans le cadre de la construction de nouveaux édifices religieux. Le référendum d’Initiative locale sera cet instrument d’avenir, arme du consensus, qui fera retourner aux poubelles de l’Histoire les démons du passé.

La culture et l’Histoire du gaullisme, républicaine et nationale ne sont pas compatibles avec la logique identitaire, localiste et différentialiste. Prétendre le contraire serait une imposture. Ce n’est pas une raison pour jeter l’opprobre, condamner sans mesure. Demain, lorsque le vent de l’Histoire se lèvera de nouveau, nous aurons besoin de toutes les bonnes volontés pour sortir la France de l’ornière. Il n’y aura plus alors de logique partielle mais la raison supérieure de sauver la nation. Il n’y a finalement de tromperie que de confondre les temps, mélanger les époques, faire croire que le moment est venu alors que nous ne sommes qu’aux prémisses…

Nicolas Stoquer


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